C’est à partir du 10e ou du 11e coup que les chiffres énoncés à voix haute par un.e soumis.e égaré.e par les coups de fouet reçus commencent à s’embrouiller. Un tel comptage nécessite d’avoir toute sa tête quand on n’a plus l’âge de réciter sa table de multiplication. Un.e dominant.e peut très bien demander à un.e soumis.e de compter au début ou au milieu d’une séance, quand le contact avec la réalité est encore présent.
Mais compter juste, et respecter l’ordre des formules de politesse imposées devient presque impossible lorsque d’autres pratiques ont déjà amené le ou la soumis.e vers un état de conscience modifié, et qu'il ou elle plane très haut dans le subspace.
Car parmi les objectifs d’une bonne séance D/s, réfléchie, préparée, la dérive du mental vers un état de conscience autre, déconnecté du réel, hors de soi me semble être le plus intéressant de tous. Le lâcher-prise étant une étape nécessaire sur le chemin de l’extase, si un.e sub a déjà décollé après quelques sérieuses mises en bouche, lui demander de compter les coups de fouet ou de martinet risque de la ou le ramener sur le plancher des vaches à force de se torturer les méninges pour se souvenir des maths les plus élémentaires.
Comme dans certains protocoles de massage, un.e dom doit gérer l’excitation et la montée du mental vers un état de conscience modifié en laissant parfois leur sub sur un plateau, un état stationnaire, un entre-deux qui va leur permettre d’intégrer ce qui vient de se passer, un moment de pause comparable à une méditation, la tête vide et le corps au repos, avant de reprendre la montée.
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