D'abord la bonne nouvelle : Axelle de Sade a créé le Terrier, un donjon bien équipé de 75 mètres carrés. Souvenez-vous de l'état des lieux fait sur mon blog en 2017, la fermeture des deux donjons parisiens, celui de Maîtresse Cindy, l'immense sous-sol bétonné et futuriste près de Pigalle, et celui de Maîtresse Cathy dans sa maisonnette de la Villette, avec sa prison en mezzanine. Adieu Cathy et Cindy. Bonjour Axelle ! Paris comptait donc un lieu magnifique, tenu par une belle dominatrice. Axelle organise aussi des jeux collectifs SM grandeur nature, un Subspace ouvert à une douzaine de soumis ou davantage, sur des thématiques comme l'hôpital psychiatrique ou l'univers carcéral.On pourra s'inscrire en fin d'année pour le prochain jeu collectif, qui n'aura lieu qu'en 2020.
La mauvaise nouvelle, c'est que le Terrier ferme fin avril. Avis aux soumis : profitez du Terrier pendant qu'il est encore temps !
Les vrais amateurs de donjons n'iront plus à Londres, chez Submissives ou dans les donjons privés des dominatrices anglaises, en raison des désordres engendrés par l'éventuel Brexit. Jusqu'à 6 heures en bus pour se rendre dans les îles britanniques, des retards monstrueux sur l'Eurostar, et le pire est peut-être à venir ! Les dominatrices anglaises viendront-elles s'installer à Paris après l'éventuel Brexit ? Gageons que leur clientèle anglo-saxonne, amatrice du vice anglais, une spécialité endémique outre-manche, est assez nombreuse et demandeuse pour que ces maîtresses n'aient pas besoin des "frogs".
Certains grands masochistes qui aiment la rigueur rêvent des donjons germaniques, austères et suréquipés : SMart à Cologne ou du côté de la Suisse allemande, l’Hotel Biz’art, Der Femdom ou Der Keller à Zurich, chez Black Fun à Leipzig ou encore Bizarradies à Munich. 10 heures l'aller retour, désagrément auquel s'ajoute le coût de la chambre d'hôtel. L'offre est donc réservée à des masos nantis.
Il y a deux donjons en construction en périphérie de Paris (oui, en grande banlieue !) chez des hommes soumis. Attireront-ils des amateurs de BDSM ? Certes, l'actuelle maire de la capitale promet un avenir tout rose au Grand Paris, faisant fi des réserves de Valérie Pécresse. Je suis allée en repérage : il faut quand même compter 3 heures de transport aller-retour aux heures de pointe.
L'idéal serait un petit donjon chez soi.
PS. Eh oui, les abonnés ont déjà lu la bio de l'artiste russe Piotr Pavlenski mais il y a du nouveau : il vient d'être condamné à Paris à un an de prison ferme.
La Galerie du mois
Piotr Pavlenski, né en 1984, est un activiste russe. Il utilise l’automutilation dans ses performances publiques. Il s’est cousu les lèvres à la suite de l’arrestation du collectif Pussy Riot en 2012, s’est fait déposé devant le Parlement enroulé dans du barbelé en 2013 pour protester contre les lois répressives de Poutine, s’est coupé un bout d’oreille en 2014, assis sur le mur d’un des hôpitaux psychiatriques où il aurait bien pu être interné, s’est cloué le scrotum sur la place Rouge le « Jour de la Police" pour dénoncer l’indifférence politique de la société russe. A chaque fois, la police l’a interpellé pour l’interroger. Il a été condamné en janvier 2019 à un an de prison pour avoir mis le feu à la banque de France.
A travers l’art politique, Pavlenski, qui a vécu sagement chez ses parents jusqu'à 25 ans, s'est tardivement rebellé et a joué avec le pouvoir. Il a abdiqué récemment en se réfugiant en France avec sa compagne et ses enfants suite à une enquête pour « actes agressifs à caractère sexuel » indépendante de l'activisme politique : il semblerait que leur libertinage respectif et leurs débordements sexuels ait dépassé les bornes.