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  • Gala Fur

Etes-vous plutôt basket ou escarpin ?


Pénis rigide a la cambrure lisse et à la tenue virile, le pied féminin suscite bien des passions masculines. D’après un lecteur du blog, l’accroissement de popularité du pied féminin serait lié à l’effondrement des tabous et pour reprendre ses mots, à l’affirmation de désirs longtemps passés sous silence.









Les Chinois étaient amateurs de petons rétrécis (9-15 cm) ronds et courts, le design parfait pour tenir dans la paume de main d’un amant, saisir son pénis et le caresser. C’était avant que le communisme ne tue la bonne cuisine chinoise et les fantasmes sophistiqués. En Europe, des écrivains tels que Goethe, Restif de la Bretonne, Dostoïevski (« je meurs du désir d’embrasser chacun des orteils de ton pied ») ou Théophile Gaultier (« je lèche ton pied… Je me prosterne devant tes chaussettes… ») ont tous partagé une même vénération respectueuse. Le pied, aperçu lors des premiers émois sexuels par le futur écrivain, ce substitut du pénis manquant à la mère, selon Freud, est devenu l’unique objet de leurs fantasmes.





De l’adoration du contenu à la vénération du contenant il n’y a qu’un petit pas vite franchi ! La chaussure féminine, cet objet inanimé, est plus souvent disponible à la vue des hommes que la chair nue du pied. J’ai appris à propos de Jean-Jacques Rousseau, bien après mes années de pensionnat religieux dans une maison où il séjourna, qu’il suivait à quatre pattes les souliers de son amante qui, s’ils étaient crottés, fonctionnaient sur lui comme un aphrodisiaque. La chaussure, l’enveloppe, l’étui phallique, le substitut du pied, est le fétiche par défaut quand le pied se dérobe, et supplante souvent le pied dans les fantasmes des amateurs. Fétichisme et masochisme sont liés : plus le pied et la chaussure sont odoriférants, plus la jouissance est forte.



Les hautes bottes lacées ont enchanté quelques fétichistes de la seconde moitié du 19e siècle. Elles étaient portées par Wanda, la Vénus à la fourrure de Sacher-Masoch, ou par la « tsarine noire » du tsar Vladimir chez Dostoïevski.

La botte est vite associée au nouveau pouvoir féministe du nouveau siècle. Après guerre, la dominatrice bottée au volant d’une automobile annonce la série culte Chapeau melon et bottes de cuir.

Les repose-pieds étaient légion dans les soirées fétichistes des années 1990. Sur les réseaux spécialisés, de jeunes hommes recherchent aujourd’hui un pied agressif, un pied qui écrase ou qui cogne, chaussé de brodequins, de Doc's Martens ou de baskets. Le S.M a toujours été un jeu de pouvoir, le pouvoir qu’on accentue ou qu’on renverse, un jeu, dans lequel le pouvoir change de main… ou de pied. Une femme peut aimer piétiner en basket, un homme se faire piétiner par des escarpins.

Comme jouet, je possède une paire de bottines italiennes violettes signées Sergio Rossi montées sur des talons de 10 (en photo), un cadeau d’un fétichiste du pied féminin qui avait des problèmes de bandaison. Fermée par des lanières le long de la cheville, chacune ressemble à un petit harnais destiné à enfermer une verge. La verge érigée de ses fantasmes. Ces chaussures se portent en position assise, le temps d’une longue séance de vénération.



La petite galerie du mois : les photographies proviennent du magazine Bizarre, publié d'une manière irrégulière entre 1948 et 1959 par le Bédéiste américain John Willie, qui écrivait la plupart des textes et dédiait la revue aux "esclaves de la mode", et incluait dans chaque numéro un épisode de sa bande dessinée Sweet Gwendoline. Une compilation des magazines Bizarre a été éditée par Eric Kroll pour Taschen, en 1995.

La bottine violette, Sergio Rossi, fait partie de ma collection.

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