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  • Gala Fur

Faut-il mâcher du chewing-gum pour devenir dominatrice ?

S’appeler Wanda comme la Vénus à la fourrure, Kali comme l’impitoyable déesse indienne ou Elvira, la brune et sulfureuse vedette de la série Z horrifique La Maîtresse des ténèbres ? Faut-il porter des talons vertigineux ? Du latex ?




Oui, aux Etats-Unis, le chewing-gum était vivement conseillé aux dominas en herbe. Un vieux manuel « comment devenir dominatrice » préconisait que mâcher donne à la femme une contenance, une assurance virile et une mâchoire carrée. Mais plutôt que les va-et-vient des maxillaires, c’est la démarche qui affirme la femme forte ! Qu’on se veuille glamour ou trash, l’assurance de la domina s’acquiert en travaillant l’allure. Si vous mesurez moins de 1,75 mètres, portez des talons hauts, compensés, ou aiguilles. Sollicitez une amie patiente : elle corrigera votre démarche, votre jambe nerveuse et votre regard haut. Entraînez-vous à gambader sur vos talons jusqu’à ce que vous soyez à l’aise.

Travaillez un look qui vous va, matière fétichiste ou pas. La jupe, serrée ou la plissée, convient à certaines. A d’autres, la robe mini et les bas, le collant résille et le short. Faux ou véritables, vos ongles seront longs, bombés, peints et aiguisés. S’ils sont courts, portez des gants. Dans les graves, la voix idéale part de la gorge ou du sternum et porte suffisamment. Le ridicule d’un timbre suraigüe nuit à la prestance d’une maîtresse.

Sitôt votre apparence maîtrisée, cultivez le port de vos instruments. La canne anglaise ne se tient pas comme la cravache : la canne sous le bras, la cravache aux doigts. Exercez-vous à les manier devant un miroir, comme les cow-boys des westerns jouaient de leur pistolet.


Avec le partenaire qui vous servira de cobaye, choisissez un jeu en accord avec lui : la vénération de vos pieds, l’élève et la maîtresse d’école, le chien en laisse à qui ont commande des choses, le valet qui vous sert le thé…


Le jeu doit être susceptible d’entraîner des brimades et des humiliations, le bonnet d’âne, son slip ou l’une de vos culottes sur la tête, le piquet, une position inconfortable à tenir 10 minutes, etc.

Procurez-vous les accessoires du jeu. Scénarisez. Répétez. Ce jeu vous permettra de prendre vos marques dans le rôle de dominatrice et d’asseoir votre pouvoir. Vous aurez aussi défini à deux le registre des punitions.




Prête ?... Vous êtes en tenue. Instruments et accessoires à portée de main. Choisissez l’ambiance, la musique donne le ton, la lumière le mystère. Votre cobaye est à genoux. Il a les mains jointes dans le dos. Usez des tonalités de cette voix que vous avez travaillée pour lui ordonner de se déshabiller. Qu’il garde les yeux baissés. Qu’il se taise s’il n’est pas interrogé.

Testez ses sensations corporelles : passez la roulette à gâteau sur le dos, une plume sur les zones à chatouilles. Ensuite, demandez-lui de décrire les sensations que vous lui avez procurées. S’il n’a pas les mains jointes dans le dos, s’il oublie des phases que vous avez prononcées, s’il lève les yeux sur les vôtres, tapez-lui sur les doigts ou marchez-lui sur les orteils – doucement, du bout de la chaussure. Soumission ne veut pas dire masochisme. Les jeux sont à 100% consensuels.

Certains soumis sont douillets, d’autres n’aiment que la soumission, ce qui exclue les châtiments physiques : respectez leur souhait. Si votre cobaye aime les coups et seulement dans ce cas, définissez avec lui la force des impacts.

Le plus souvent, cravache et canne, anglaise resteront posées près de vous en permanence, comme autant de menaces. L’intimidation, le suspense et l’attente sont les recettes d’une séance réussie.



La galerie du mois. Le photographe suisse Gérard Musy a photographié pendant 20 ans les grandes soirées londoniennes et illustré les couvertures de magazines fétichistes comme SKIN TWO. Ses photos de mode sont présentes dans Glamour, Jalouse, Vanity Fair, Pure, Harper's Bazaar, etc. Ses oeuves sont résentes au musée de L'Elysée, à Lausanne.



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