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  • Gala Fur

Je suis Ken

Des hommes qui ont vu le film Barbie m’ont dit : "on veut un film sur Ken !" Et pour cause, on a vite fait le tour du personnage de Barbie. Poupée ou femme réelle, coquette et futile, Barbie n’offre aucune surprise même si le female gaze n’a jamais été mis en scène avec autant de force avant ce film de la réalisatrice Greta Gerwig.

Certes, Barbie « domine » puisque les rôles sociaux sont inversés à Barbie-land. Mais c'est un stéréotype de la femme célibataire qui n'a même pas eu à conquérir son empowerment (capacité d'élaborer une conscience critique par rapport aux enjeux sociaux) puisque le pouvoir semble lui avoir été donné d'emblée. A Barbie-land, les Ken ne savent rien faire si ce n’est être le pendant des femmes-potiches des années cinquante. Pour sa part le Ken principal ne sait ni surfer, ni nager. Son occupation, c’est beach : marcher sur la plage et s’y montrer.



Puisqu’il faut de l'action dans le scénario, Barbie, aussi curieuse que la femme de Barbe Bleue, veut voir à quoi ressemble le monde réel quand elle s’aperçoit qu’elle a de la cellulite et les pieds plats. Lui collant au train dissimulé à l’arrière de sa petite voiture rose, Ken s'introduit lui aussi dans le monde réel et découvre quelques facettes du patriarcat, une société où les hommes ont le premier rôle. A son retour, il décide d’imposer à Barbie-land ce qu’il en a retenu, hormis le travail, pour lequel il s’est rendu compte qu’il n’avait pas été formé. Manteau de fourrure blanc (synthétique) comme Rocky Balboa, gants de boxe et ballon de frappe pour fortifier ses muscles, préférant la compagnie de ses copains en shorty moulants montés sur des chevaux de bois – les chevaux représentent aux yeux de Ken la puissance virile -, il découvre l’entre-soi viril, boit des bières et regarde des matches avec ses potes, donnant des ordres aux Barbies que sa bande a réussi à mettre sous sa coupe.

Après la reprise du pouvoir par les Barbies, les Ken dansent entre eux dans une comédie musicale éblouissante au décor on ne peut plus ludique et fluo, reprenant en coeur la chanson I’m just Ken. On peut rire d’un bout à l’autre du film de Ken, l'Adonis plastifié - qui n’a le sentiment d’exister que si Barbie le regarde, et dont le personnage est bien plus subversif que celui de la Barbie empêtrée dans son idéologie féministe, qui finit par prendre rendez-vous chez une gynécologue pour devenir une vraie femme.

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