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  • Gala Fur

Jeux d'eau

 

« S’il vous prie de lui faire pipi dans la bouche, ne lui objectez pas que cet acte serait indigne du respect que vous lui devez. Il connaît le protocole mieux que vous. »

Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, de Pierre Louÿs(1917).

Sentir la source chaude jaillir sur leur cuisse, leur sexe ou leur bouche pour certains et pour d’autres, s’y désaltérer, se faire inonder le gosier. Souvent l’homme regarde la femme qui pisse accroupie, tenant d’une main sa jupe remontée et montrant son cul. Une perversion ? Plutôt un stimulus pour celles et ceux qui aiment voir jaillir l'urine. Il n’y a pas d’ondinisme sans voyeurisme. Certes l’urine peut susciter le dégoût chez certains, mais c’est le plaisir de l’ondinisme que poétisent Charles Baudelaire, Pierre Louÿs, Pierre Mac Orlan, Georges Bataille, Jean Cocteau, Pierre Bourgeade, Pascal Bruckner ou Philippe Djian, peint Rembrandt, Rops et Picasso. Le photographe contemporain Gilles Berquet l’a photographié dans sa série Les Pisseuses.

Ce contact intime peut être une sorte de retour à l’humidité sécurisante de la zone génitale, une rêverie régressive qui ramène aux jeux de l’enfance sans le souci de la performance virile.

Lorsque les jeux d’eau sont mis en scène le temps d’une petite cérémonie transgressive, toutes les fantaisies sont envisageables. Si la femme s’y adonne, la voici debout les jambes écartées au-dessus de l’homme. Mise en scène de la fête urinaire, suspens de l’attente, fantasme de la femme-fontaine, flot abondant et puissant de la douche d’or.  

Imposé dans une



relation BDSM, la douche dorée est une humiliation. La ou le soumis.e urophile déguste avec dévotion l'urine de leur dominant . Pour viser la bouche, la dominatrice peut éventuellement utiliser un accessoire de latex, le pisse-debout. Hormis à des soirées dans des clubs gays où les arroseurs-voyeurs sont massés la verge à la main autour de la victime sacrificielle allongée dans une baignoire, le "Champagne" me semble perdre sa noblesse quand il circule dans un tuyau de caoutchouc plutôt que de passer de la source au réceptacle. Certains homos, des « babaistes », déposaient autrefois leur pain rassis dans les vespasiennes le long des boulevards pour le manger ensuite.  Drôle de baba ! Attention cependant : comme le souligne Serge Koster dans son essai Pluie d’or : la satiété est vite atteinte. « Le stock n’est pas inépuisable. Le carburant érotique de cette pluie d’or est menacé par la fadeur. La pisse est une drogue qui produit de l’accoutumance. »

 

Galerie du mois :

Encre de l’artiste franco-serbe Nebojsa Bezanic.

La pisseuse, Picasso.

Entonnoir pour jeux uro.



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