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  • Gala Fur

Le cul galbé des Brésiliennes

A Salvador, impossible de trouver un bikini autre que le string et le tanga, dont la coupe minimaliste valorise le jaillissement naturel du fessier rebondi cher aux Brésiliennes. Depuis les 60’s, la plage est une religion dans ce pays tropical. Comme les seins en pomme qui tiennent tout seuls et rebiquent, les fesses hautes et bombées sont un symbole de jeunesse : si les femmes se font lifter le visage, pourquoi pas la vulve (mais oui !) ou… les fesses ? le cul à la brésilienne s’obtient à coups d’injections. Le cul à la colombienne est gonflé par un système de ventouses (aïe !) ou augmenté par des implants fessiers pour suivre une mode colportée par les médias dont les fashionistas sont friandes.

Remontons aux origines. Certaines statuettes paléolithiques baptisées « Vénus » sont stéatopyges : signe de féminité et de fertilité, le ventre, les seins, les hanches, les fesses et la vulve sont très développées et leurs extrémités souvent fines. Influencée par la statuaire gréco-romaine, des fessiers voluptueux (sans exagération) peuplent la peinture occidentale du 15e au 19e siècle, et s’amincissent quelque peu dans les classes supérieures avec l’avènement de la bourgeoisie. L’époque de la libération sexuelle et des petites fesses moulées par la minijupe lancée par Mary Quant à Londres, une petite bande de tissu qui soulignait la perfection des formes, est révolue : seules des mannequins-lingerie et de jeunes comédiennes répondent encore aux mensurations 90-60-90. Le fétichisme du gros cul est encouragé par les stars noires ou métis comme Rihanna, mais aussi par des chanteuses nigérianes pulpeuses suivies par plusieurs centaines de millions de fans, qui secouent leur généreux fessier dans leurs clips. Aux E.U l’influenceuse Kim Kardashian s’est emparé de la mode du gros cul comme d’un faire-valoir. L’obésité due à la malbouffe, à la surconsommation et à la sédentarité (on estime à 125% l’augmentation de l’obésité chez les jeunes filles de moins de 18 ans en 2035 si la tendance ne s’inverse pas) devient inquiétante, le fessier devient alors une masse de chair informe.


En Afrique, chez une population noire dont l’indice pygéal (qui donne la mesure de la saillie fessière) est plus élevée chez les Africains que chez les Blancs, un fond de machisme associe le rôle matriarcal de la femme toute-puissante-chez-elle à l’érotisme d’un fessier volumineux. La puissance affichée de la matrone plaît dans plusieurs pays d’Amérique latine où les origines africaines sont présentes. Encouragé par la pornographie, on parle de « cul qui mouille » (juicy). Forme de possession par le cul, la pénétration anale se banalise un peu partout dans le monde.


A l'opposé de cette envie de posséder, le fantasme masochiste de se faire écraser par la lune pleine de la femme toute puissante répandu en Occident et au Japon est promis lui aussi à un bel avenir. « Les Anglais appellent aussi « Queening » (reine sur un trône humain) la pratique sexuelle qui consiste pour une femme à asseoir son fessier sur le visage d’un homme. La Reine (Queen) peut exiger d’ardents coup de langue et s’en exciter. Le face-sitting n’est cependant pas sans risque : être à demi étouffé sous l’intimité charnue d’une femme occasionne une gêne respiratoire et décuple les sensations grâce à une montée d’adrénaline. » (Dictionnaire illustré du BDSM, Gala Fur, Editions La Musardine).





La petite galerie : un cul "juicy" aux Halles, à Paris.

Face-sitting, par l'artiste japonais Namio Harukawa (1947-2020).



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