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  • Gala Fur

WONDER WOMAN : polyamour SM


Dans le ménage à trois campé dans le film MY WONDER WOMEN naît un SM culturel et esthétique, raffiné dans ses fétichismes et ses jeux de rôles, qui ressemble furieusement aux pratiques actuelles. Le film d’Angela Robinson montre les influences de la vie intime du créateur de Wonder Woman, William Moulton Marston, sur le tempérament et les aventures de son héroïne. Nous sommes dans les années trente. Le professeur de psychologie William Moulton traite d’égal à égal avec sa femme, une universitaire féministe avec laquelle il expérimente le détecteur de mensonges dont il est l’inventeur. Dans un des cours qu’il donne à une classe de jeunes filles énamourées, il expose la théorie comportementale qui régit selon lui les différents comportements humains, qu’il a intitulée DISC :

D = dominate (dominer)

I = Indulge (satisfaire)

S= Submit (se soumettre)

C = Comply (se conformer)

William Moulton insiste sur l’inconfort que génère, chez un humain, toute résistance à l’autorité. Il oppose cet inconfort au plaisir de l’attitude inverse : la conformité et la soumission procurent stabilité et sérénité. Olive, l’élève dont le professeur – et sa femme – tombent passionnément amoureux, en prend de la graine. Son tempérament de soumise se révèle rapidement et donne le la aux jeux SM auxquels ils se livrent tous les trois, dans la maison de banlieue qui héberge leur amour. Les voisins, des Américains moyens, surprennent leurs jeux de rôles érotiques. L’opprobre qui s’abat sur eux lui ferme les portes des universités.

Engagé en 1940 comme conseiller éditorial par la maison d’éditions All-American Comics parce qu’il défend Superman et Batman, les héros masculins des premières BD du genre, jugés trop violents par des associations de parents d’élèves. Pour résoudre la controverse, William Moulton imagine une nouvelle héroïne de BD dans le but d’édifier la jeunesse et de combattre l’idée que la femme est inférieure à l’homme. Wonder Woman est libre, forte et courageuse. Comme sa femme et son élève, William Moulton est un féministe, mais aussi ce qu’on appelait alors un pervers ! A la naissance de la BD en 1941, les premières aventures de Wonder Woman comportent de multiples scènes de bondage et de saphisme. Son costume grec, son lasso révélateur de mensonges, sa personnalité et le féminisme qu’elle véhicule ont été largement inspirés à son créateur par ses deux compagnes.

Moins d’une année après sa parution, Wonder Woman est accusée d’indécence et d’incitation au lesbianisme. Attaqué de toutes parts à propos de son amazone qui défraie la chronique, Moulton développe un cancer dont il mourra en 1947 alors que la censure fait rage aux Etats-Unis. Dans les années 1970, Wonder Woman ne sera plus l’aventurière justicière de ses débuts mais femme de son époque, occupée à des petits boulots, baby-sitting ou mannequinat. Elle n’a plus ni lasso ni amante. En 2016, l’auteur de bandes dessinées Greg Rucka, l’un des successeurs de William Moulton Marson, a annoncé officiellement la bisexualité de Wonder Woman.

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